Masso, chiro, physio, ostéo… comment s’y retrouver?

- Sport et Santé

Alors que les contribuables se plaignent de la lenteur et du manque d’efficacité de notre système de santé débordant et que maintenant les assurances collectives remboursent les frais liés aux consultations et traitements en médecines douces, lesthérapies manuelles prennent de plus en plus d’essor. Beaucoup d’individus vont se tourner vers elles pour répondre à leurs besoins en matière de santé et pour soulager la douleur.

Une nécessité

La majorité des thérapies manuelles ont pour but de réduire, voir même enrayer la douleur et rétablir la mobilité ostéo-articulaire et la motilité des organes pour rétablir les systèmes de façon optimale et maximale. On y traite les limitations fonctionnelles découlant de blessures et maladies affectant l’appareil musculo-squelettiqueneurologiquecardio-respiratoire et circulatoire. Elles traitent aussi la migraine, les étourdissements et autres affectations. Les interventions visent l’autorégulation des systèmes du corps, l’auto-responsabilité et l’autonomie du client pour augmenter la capacité physique nécessaire à retourner aux activités quotidiennes professionnelles, sociales et sportives le plus rapidement possible.

Qui aller consulter?

Tendinite, arthrose, hernie discale, sciatalgie…

Kinésithérapeute, physiothérapeute, massothérapeute, chiro, ostéopathe

C’est dans leur approche face aux problématiques de leur patient que les thérapeutes des différentes professions en thérapie manuelle se distinguent les uns des autres.

  • La kinésithérapie

La kinésithérapie est la thérapie du mouvement, par le mouvement, pour le mouvement.

Le kinésithérapeute, communément appelé « Kiné », prend connaissance de l’état de santé de son client, fait une observation posturale, fait des tests de mobilité pour identifier les structures hypo ou hyper-extensibles ainsi que les désordres de mouvements qui sont potentiellement sources de douleur et d’inconfort ou d’impotence. Il fait une hypothèse, établit un plan de traitement et fait les traitements en conséquence. Il suggère desexercices de renforcement, de flexibilité et/ou de mobilité afin que son client continue à évoluer vers des amplitudes normales de mouvements et retrouve confort dans son corps.

Au Québec, le kinésithérapeute est d’abord un massothérapeute qui a suivi une formation d’environ 2 ans supplémentaires et nécessaires à l’obtention de son diplôme. Un bonmasso-kinésithérapeute maîtrise plusieurs techniques. Il a de l’expérience et a étudié des techniques autres que celles reliées à la biomécanique pure et simple. Il a des connaissances approfondies de l’anatomie et de la physiologie et a à sa portée des formations telles que :

  • Crânio-sacrée (Harmonise les mouvements crâniens et de tout le rachis en suivant le mouvement d’aller-retour du liquide céphalo-rachidien et libère les restrictions mécaniques du système nerveux.)
  • Drainage lymphatique (Pompage des ganglions et vaisseaux lymphatiques pour accélérer la circulation dans tout le système lymphatique.)
  • Fasciathérapie (S’adresse au tissu conjonctif (connectif) et vise l’assouplissement de la structure collagène pour réduire les restrictions tissulaires.)
  • Tissu profond (S’adresse à la composante « élastine » du tissu conjonctif.)

Et plusieurs autres.

  • La kinésiologie

La kinésiologie est la science du mouvement. Le kinésiologue fait des évaluations de la condition physique et bâtit des programmes d’entrainement répondant aux besoins de l’individu, aide à prévenir les blessures et à maintenir un état de santé optimal.

(Lire aussi : Le kinésiologue : à quoi sert-il?)

  • La massothérapie

Au Québec, le massothérapeute a, au minimum, étudié la technique du massage suédoiset fera des manœuvres de massage qui réduisent les tensions musculaires et favorisent une plus grande souplesse de tous les tissus, ce qui permettra au client de se mouvoir plus librement et de jouir d’un plus grand repos, donc d’une meilleure régénérescence. Comme lekinésithérapeute, le massothérapeute qui pratique plusieurs techniques saura offrir des soins de meilleure qualité puisqu’il aura la capacité d’ajuster ses interventions aux besoins de son client.

(Lire aussi : Quand référer en massothérapie?)

  • L’ostéopathie

En osthéopatie, le thérapeute est formé à viser l’équilibre holistique de son client et interviendra sur les origines des dysfonctions dans le corps en s’adressant au tissu connectif (conjonctif) reliant toutes nos structures. Il agira, entre autres choses, sur le positionnement des organes afin d’en libérer les restrictions. Aussi, il mobilisera les articulations et libèrera les systèmes circulatoires pour retrouver l’homéostasie.

  • La physiothérapie

On y traite les phases aigües postopératoires, suite à une blessure ou d’une maladie laissant des séquelles. Professionnel bien connu de la majorité de la population, lephysiothérapeute maîtrise les techniques manuelles et a sous la main des appareils utiles pour réduire l’inflammation et accélérer la guérison des tissus. Les séances sont de courte durée et plus fréquentes que dans la majorité des autres thérapies manuelles. Des protocoles de traitement sont établis et des mesures d’amplitude sont prises pour permettre des comparaisons objectives souvent nécessaires aux suivis des dossiers notamment dans les cas de CSST et post chirurgical.

  • La chiropratique

Vous trouverez sur PlanSanté un article complet de Philippe Sévigny-Bachand, chiropraticien, détaillant le travail de ce professionnel de la santé. Voici tout de même deux définitions résumant bien, je crois, la profession :

« La chiropratique est une science de la santé qui a pour objet le diagnostic, le traitement et la prévention des déficiences mécaniques du système musculo-squelettique en concentrant son intervention sur l’intégrité du système nerveux, en relation avec tous les autres systèmes du corps humain, sains ou malades. On accorde une importance particulière aux traitements manuels, notamment la manipulation ou l’ajustement de la colonne vertébrale. »[1]

 « La Chiropratique est fondée sur le fait scientifique suivant: le système nerveux contrôle le fonctionnement de chaque cellule, tissu, organe et système de l’organisme. »[2]

Des thérapies complémentaires

Toutes disciplines confondues, ces thérapies manuelles ont des approches crédibles basées sur des notions réelles et applicables. Elles sont valables pour soigner un grand nombre d’affections, sans compter qu’elles contribuent à rétablir et maintenir une bonne santéElles sont également complémentaires.

Il faut savoir que chaque individu est distinct et qu’il n’existe pas de méthode unique valable pour 100 % de nous tous. La diversité dans les approches en thérapie manuelle est nécessaire pour que le patient ait la possibilité de choisir l’approche qui lui conviendra le mieux.

Quelle est la meilleure thérapie?

Trouvez 100 personnes souffrant de la même affection et il n’y aura pas une thérapie unique capable de toutes les soigner. De la même façon qu’il y aurait des résultats différents chez un patient soigné par plusieurs thérapeutes de la même discipline. Les aspects humains tels que  la confiance inspirée par le thérapeute, la disponibilité psychologique du patient et son niveau de réceptivité doivent être pris en considération. La meilleure thérapie manuelle est bien sûr faite de connaissance et de compétence, mais aussi d’empathie de la part du thérapeute et de la confiance que le patient a envers son soigneur. Elle est aussi faite de temps… Le temps d’écouter, d’évaluer, de réfléchir et, surtout, le temps de bien soigner. Le temps d’être attentif aux changements dans le corps de notre client et celui d’ajuster nos interventions et notre façon d’être présent. Une thérapie amorcée par l’écoute du patient sera mieux adaptée et le thérapeute aura la capacité d’ajuster ses gestes et choisira mieux les techniques pour l’individu qui le consulte.

// Par Caroline Laporte
Masso-Kinésithérapeute