L’hypertension artérielle… une manifestation silencieuse

L’hypertension artérielle… Qu’est-ce donc réellement? Aussi appelé haute pression sanguine, ce problème de santé résulte d’une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères.

Lorsque nous réagissons à un stress ou encore pratiquons une activité sportive, nous observons une haute pression artérielle, laquelle est dite normale. Toutefois, lorsqu’au repos notre pression artérielle reste élevée, cela peut éveiller certains soupçons…

Une Journée mondiale de l’hypertension artérielle

C’est aujourd’hui, le 14 mai, que se tient la Journée mondiale de l’hypertension artérielle. Pourquoi souligner une telle journée? En fait, les études démontrent bien que si la fréquence de l’hypertension artérielle augmente avec l’âge, on sait également qu’elle touche des populations de plus en plus jeunes… Autrement dit, la manifestation de ce trouble de santé serait étroitement liée avec nos habitudes de vie. Docteur David Laflamme, cardiologue à l’hôpital Charles-LeMoyne et auteur du Précis de cardiologie – Cardiomedik, nous rappelle qu’il est possible de prévenir l’hypertension artérielle : « Nous pouvons éviter de souffrir d’hypertension artérielle en adoptant un mode de vie sain. On recommande de l’activité physique régulière; une diète équilibrée et riche en fruits et légumes, poissons, huile d’olive, noix; une consommation minimale de sel ainsi qu’une consommation modérée d’alcool. Évidemment, l’absence de tabagisme ainsi que l’atteinte d’un poids santé diminuent les risques de souffrir d’hypertension artérielle. » Selon Hypertension Canada, plus de neuf Canadiens sur dix souffriront d’hypertension s’ils ne modifient pas leur mode de vie, une problématique qui inquiète grandement les autorités de santé.

Facile à prévenir, mais difficile à autodiagnostiquer

L’hypertension artérielle comporte une singularité. Elle est souvent considérée comme un « tueur silencieux » puisque bon nombre de personnes s’avèrent hypertendues, mais l’ignorent en raison de son caractère asymptomatique. À ce sujet, les études démontrent que 43 % de la population n’ont pas conscience de souffrir de ce trouble de santé. Toutefois, docteur Laflamme insiste sur l’importance de s’en soucier : « À long terme, les dommages aux organes internes (cœur, cerveau, yeux, reins, aorte, artères de membres inférieurs) s’accumulent et peuvent mener à de multiples complications telles AVC, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, dialyse, cécité, anévrisme de l’aorte, amputation… » Comme l’autodiagnostic est peu probable  ̶ à moins d’une pression sanguine anormalement haute qui occasionne certains symptômes comme des maux de tête accompagnés de fatigue, des vertiges, des palpitations, de la confusion, etc.  ̶  il est nécessaire de procéder à un dépistage par la mesure de la pression artérielle pour en avoir le cœur net. Celui-ci s’effectue d’ailleurs en un rien de temps chez son médecin de famille ou encore en pharmacie.

Soyez vigilants, évitez les médicaments

Lorsque l’hypertension artérielle est dépistée à temps, la bonne nouvelle est qu’il possible de se passer d’un traitement pharmacologique : « À moins d’une atteinte des organes cibles ou d’une hypertension artérielle sévère, on peut initier au départ un traitement non pharmacologique. Il faudra alors adopter rigoureusement un mode de vie sain. Si ce traitement non pharmacologique est insuffisant, on devra alors initier un traitement médicamenteux. »

Peut-on guérir d’hypertension artérielle?

S’il n’est pas possible de guérir l’hypertension, sachez qu’il est tout de même possible d’améliorer sa pression artérielle notamment en prenant grand soin d’adopter un mode de vie plus équilibré. Cependant, comme le mentionne docteur Laflamme, il ne faut pas écarter les prédispositions génétiques, qui rendent plus vulnérables certains individus. Précisément, si tel est le cas, un traitement à long terme devra être instauré afin de minimiser les dommages probables.

La Journée mondiale de l’hypertension artérielle est en fait une alarme pour nos populations. Certes, l’hypertension non maîtrisée entraîne d’importants coûts de santé publique, mais l’on observe également que ce trouble de santé est actuellement un des facteurs de risque de mortalité parmi les plus importants dans le monde. Enfin, selon l’Organisation mondiale de la santé, si la situation ne s’améliore pas, on estime qu’en 2025, le nombre d’hypertendus à l’échelle planétaire aura atteint 1,56 milliard d’individus…

// Par Noémie Desbois Mackenzie
Bachelière en communication, et présentement à la maîtrise en communication de la santé

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Sources :

• Entrevue téléphonique réalisée avec docteur David Laflamme, cardiologue à l’hôpital Charles-LeMoyne et auteur du Précis de cardiologie – Cardiomedik, en date du 11 mai 2014.
• Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, [En ligne], 2013, http://www.fmcoeur.qc.ca/ (Page consultée le 5 mai 2014).
• « Hypertension », PasseportSanté.net, [En ligne], 2014, http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=hypertension_pm (Page consultée le 5 mai 2014).
• Organisation mondiale de la santé, Rapport sur la santé dans le monde 2002 / Réduire les risques et promouvoir une vie saine, Genvève, 2002, 253 p.
• Société canadienne d’hypertension artérielle, [En ligne], 2013, https://www.hypertension.ca/fr (Page consultée le 6 mai 2014).
• Société québécoise d’hypertension artérielle, [En ligne], 2013, http://www.hypertension.qc.ca/ (Page consultée le 10 mai 2014).