Le retour du beau temps : gare aux cancers de la peau!

- Santé-voyage

Dur et pénible fut l’hiver pour bon nombre de Québécois. Enfin, le soleil ose se pointer le bout du nez, réchauffant nos cœurs et nous redorant la peau, mais… si le soleil est bon pour le moral, force est de constater qu’il comporte également son lot de dangers.

La Semaine nationale de la prudence au soleil (du 2 au 9 juin) organisée par l’Association canadienne de dermatologie est l’occasion de conscientiser la population à préserver une peau en santé.

Le soleil, notre ennemi?

Il ne fait aucun doute, une exposition prolongée aux rayons ultraviolets du soleil est la principale cause du cancer de la peau. Alice Dahl, médecin résidente en dermatologie nous rappelle que comme dans toutes choses, il faut savoir doser son exposition au soleil pour ne pas souffrir un jour ou l’autre de ses effets néfastes.

Ainsi, il existe deux grands types principaux de cancers de la peau, soit les carcinomes et les mélanomes. La catégorie des carcinomes est le type de cancer le plus fréquemment diagnostiqué. Bonne nouvelle : si on en entend peu parler, c’est qu’ils occasionnent rarement un décès. Toutefois, nous trouvons de l’autre côté de la médaille les mélanomes. Ce type de cancer est des plus sérieux, étant très agressif et en constante augmentation, principalement dans les pays où la majorité de la population a la peau blanche. Malheureusement, comme le mentionne docteur Dahl, lorsque le cancer devient invasif, on ne dispose pas aujourd’hui de traitement curatif efficace. Au Canada, il s’agit par ailleurs du type de cancer dont la fréquence s’accroît le plus rapidement. On parle ici d’une augmentation de 1,6 % par année. Ces statistiques inquiètent grandement les instances de santé canadiennes.

Prévenir le cancer de la peau?

Évidemment, il est possible de prévenir le cancer de la peau dans une grande majorité des cas. Il suffit simplement de s’exposer au soleil intelligemment. Qu’est-ce que cela signifie? Il est primordial d’adopter un comportement préventif face aux dangers du soleil et évidemment. Voici quelques astuces vous assurant une protection maximale cet été :

  • Rechercher l’ombre autant que possible
  • Porter des vêtements qui protègent du soleil et un chapeau à larges bords (et non une casquette!)
  • Ne pas oublier de se protéger les yeux (lunettes de soleil ayant pour mention UV400)
  • Éviter de s’exposer au soleil entre 10 h 16 h
  • Appliquer de l’écran solaire aux 2 à 3 h (facteur de protection solaire de 30 minimum) Noter qu’un bon écran solaire couvre à la fois les UVA et les UVB. De plus, mieux vaut toujours rechercher un FPS plus élevé, étant donné que nous n’appliquons jamais une quantité suffisante de crème solaire.
  • Éviter les appareils de bronzage

Naturellement, il faut tenir compte des prédispositions génétiques des individus. Docteur Dahl nous explique : « Dans ce cas-ci, on ne peut absolument rien y faire lorsqu’il est question de la génétique. Toutefois, lorsque l’on est davantage susceptible de développer ce type de cancer, il faut faire d’autant plus attention et veiller à se protéger du soleil en tout temps. »

Suis-je à risque de développer un cancer de la peau?

Évidemment, plusieurs facteurs de risque doivent être pris en considération. D’abord, bien que la majorité des personnes diagnostiquées d’un cancer de la peau soit âgée de plus ou moins 50 ans, on observe dorénavant une hausse drastique de cancers de la peau chez les jeunes. Sans surprise, les salons de bronzage sont en partie responsables de cette augmentation fulgurante.

Docteur Dahl ajoute : « Au niveau de la génétique, nous sommes tous différents les uns des autres. Ainsi, si dans une famille on retrouve des antécédents de carcinomes ou de mélanomes, un individu a davantage de risques de développer ce type de cancer. Notre phénotype peut également jouer en notre défaveur. Par exemple, une blonde aux yeux bleus, un rouquin ou encore une personne affichant plus de 50 grains de beauté sur son corps est davantage susceptible de souffrir d’un tel cancer. Enfin, le rôle du système immunitaire n’est pas négligeable. À ce sujet, les gens qui prennent certains médicaments diminuant le système immunitaire ou encore qui souffrent de leucémies ou du VIH devront redoubler de prudence au soleil. »

Un cancer asymptomatique

Ni douleur ni signes alarmants : le cancer de la peau se manifeste sournoisement. Ainsi, il est nécessaire de procéder sur une base régulière à un auto-examen de sa propre peau. Une tache apparaissant sur le corps, une papule qui saigne et ne guérit pas, un grain de beauté qui n’est pas régulier, qui change de couleurs ou encore de forme est préoccupant. Il existe un truc mnémotechnique pour l’examen d’un mélanome. La règle de « L’ABCDE », se traduisant par Asymétrie, Bordure irrégulière, Couleurs multiples, Diamètre (inquiétant si la taille est supérieure à 6 mm) et Évolution. Plus le nombre de critères est validé, plus le risque que la lésion soit un mélanome est élevé. Dans le doute, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste. Rappelons qu’un cancer de la peau diagnostiqué à temps peut généralement être traité avec succès.

Selon docteur Dahl, le cancer de la peau demeure sous-estimé en termes d’importance chez les Québécois : « Au Québec, comparativement par exemple au Japon où en Australie, nous ne sommes pas tellement conscientisés des dangers du soleil. Il faut dire que nous sommes privés de lumière une bonne partie de l’année, ce qui peut expliquer un comportement plus excessif, voire malsain, à l’égard de l’exposition au soleil. Évidemment, il faut d’abord changer les mentalités voulant que le bronzage soit synonyme de beauté… La bataille n’est certes pas gagnée! »

// Par Noémie Desbois Mackenzie
Bachelière en communication, et présentement à la maîtrise en communication de la santé

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Sources