Le débat actuel quant à la nécessité de vacciner nos populations fait resurgir nombre d’opinions provenant du public, des autorités de santé, mais également des professionnels de la santé. Sachant que les soignants s’avèrent les acteurs les plus influents auprès des individus quant à la vaccination, nous nous sommes intéressés à leur opinion sur le sujet.
Voici un Vox Pop éclair recensant l’avis d’une diversité de soignants.
Êtes-vous pour ou contre la vaccination?
Physiothérapeute : Je suis pour la vaccination! Il s’agit d’une des plus grandes avancées médicales avec l’hygiène (asepsie) et les antibiotiques. Cela permet de nous protéger de plusieurs pathologies aux conséquences graves voire mortelles. Cela a entre autres permis d’éradiquer certaines maladies telle la variole de la surface de la planète. Les avantages surpassent, et de loin, les inconvénients potentiels.
Étudiant en pharmacie : Je suis pour la vaccination. La vaccination procure une immunisation individuelle et populationnelle.
Pharmacienne : Je suis pour la vaccination. Cela protège la population et spécifiquement nos enfants des épidémies et des maladies, et ce, sans effet négatif.
Nutritionniste : Je suis pour la vaccination chez les personnes vulnérables qui sont plus à risque d’éventuelles complications. Cependant, je ne crois pas que tous les gens en santé devraient recevoir tous les vaccins. Si l’on s’occupe bien de son corps (c’est-à-dire si l’on se nourrit bien et que l’on pratique une activité physique régulière), l’on devrait renforcer notre système immunitaire et donc cela devrait permettre d’éviter l’administration de certains vaccins à tout prix.
Sage-femme : Je ne suis ni pour ni contre la vaccination. Il y a des bienfaits ainsi que des méfaits. Évidemment, on sauve beaucoup de vie, on protège ceux qui ne peuvent être vaccinés et on a certes éradiqué nombre de maladies grâce aux vaccins. Cependant, il y a trop de vaccins qui ne sont pas assez testés, trop d’additifs, trop d’études controversées ainsi que trop de vaccins pour des maladies qui ne sont pas mortelles.
Infirmière : Un programme de vaccination obligatoire pourrait selon moi sauver des millions de vies. Je comprends et respecte le fait que chaque personne est en droit de décider de recevoir un vaccin ou non. Par contre, trop de gens sont mal informés sur les bienfaits de cette méthode et mettent en danger des personnes qui ne peuvent pas recevoir la vaccination en raison de leur état de santé.
Médecin : Je suis en faveur de la vaccination. Les vaccins permettent de quasi éradiquer des maladies potentiellement fatales dans certains cas. Ils n’ont pas d’effets secondaires réellement prouvés. Enfin, ils se sont démontrés très efficaces.
Selon vous, les enfants reçoivent-ils trop de vaccins?
Nutritionniste : Je crois que certains vaccins chez les enfants sont effectivement essentiels, mais la base selon moi suffit. Aller au-delà des recommandations des dirigeants de santé n’est pas nécessaire, à mon point de vue.
Infirmière 2 : Non. Je crois que chaque vaccin proposé par les autorités médicales a son utilité. Je vois mal comment la santé publique et les autorités médicales pourraient tous nous mentir quant à la pertinence et l’efficacité des vaccins proposés.
Médecin : Non, il serait même intéressant d’en développer plus. Si toutes les maladies infectieuses pouvaient être prévenues, on s’éviterait beaucoup de problèmes. Je ne vois pas pourquoi on pourrait avoir trop de vaccins, considérant leur innocuité.
Physiothérapeute : Non, tous les vaccins que les gens reçoivent se sont avérés sécuritaires et efficaces. En effet, les effets secondaires graves sont rarissimes.
Sage-femme : Oui, je crois que les enfants reçoivent effectivement un nombre trop élevé de vaccins.
Faites-vous la promotion de la vaccination dans le cadre de votre pratique?
Infirmière 1 : Selon l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, il est du rôle de l’infirmière de promouvoir la vaccination. Si mes convictions personnelles n’avaient pas été en faveur de la vaccination, il aurait quand même été de mon devoir de promouvoir celle-ci. Selon mon ordre, « le bien-être du client prime sur mes convictions personnelles ». L’infirmière doit cependant toujours expliquer les avantages et les désavantages des vaccins afin que les patients puissent faire un choix libre et éclairé.
Sage-femme : Oui, j’en parle dans ma pratique. C’est mon devoir d’en parler aux parents, de parler du calendrier de vaccination. Cependant, je ne dis pas mon avis personnel, je leur donne plutôt l’information pour qu’ils puissent faire un choix éclairé qui leur appartient.
Nutritionniste : Non, je ne fais pas la promotion de la vaccination dans ma pratique, car j’incite plutôt les gens à bien manger et à renforcer leur système immunitaire en adoptant de bonnes habitudes de vie. Si les gens me posent des questions concernant la vaccination, je les oriente plutôt selon leur choix et je les encourage à en parler avec leur médecin.
Physiothérapeute : Non, mais mon employeur (milieu hospitalier) le fait en ce qui a trait au vaccin de la grippe et pourtant le message ne passe pas ou peu chez les soignants. En effet, le taux de vaccination chez les travailleurs de la santé se situe entre 55 et 70 % dans un milieu, rappelons-le, où sont admises des personnes très vulnérables.
Médecin : Oui, très souvent, je suggère la vaccination contre l’influenza, le pneumocoque et les hépatites virales chez tous les patients dont le système immunitaire est diminué ou ceux qui souffrent de problèmes hépatiques en ce qui concerne les hépatites.
Étudiant en pharmacie : Je ne fais pas de promotion spontanée et active de la vaccination dans ma pratique. Cependant, lorsqu’on me sollicite au sujet de la vaccination, je me positionne clairement en faveur et j’explique les bénéfices et les risques (fièvre, malaise, irritation au site d’injection) aux patients.
// Par Noémie Desbois Mackenzie
Bachelière en communication, et présentement à la maîtrise en communication de la santé