Kit de survie pour le voyageur averti

- Santé-voyage

Dans un article précédent, nous avions traité de la préparation à effectuer avant un voyage. Pour ce faire, nous vous avions conseillé quelques ressources pour bien renseigner vos clients. À la suite de cet article, nous nous sommes entretenus avec Isabelle Leclerc, pharmacienne propriétaire chez Uniprix et grande voyageuse, pour tenter de dresser une liste des incontournables pharmaceutiques à mettre dans une trousse de voyage.

Voici donc une liste des essentiels pour un kit de voyageur averti. Souhaitons que cette liste puisse vous aider à conseiller efficacement vos clients!

  • Gravol : Tout indiqué pour le mal des transports (avion, autobus, train, etc.), cet antinauséeux offre deux options. La formule naturelle au gingembre ne cause pas de somnolence. Par contre, son efficacité est relative. Sinon, la formule traditionnelle, à se procurer derrière le comptoir, peut causer de la somnolence, mais est très efficace.
  • Benadryl : Il est toujours pratique d’avoir un antihistaminique avec soi pour contrer les réactions allergiques ou soulager les piqures d’insectes. Il est cependant important de mentionner que le Benadryl peut endormir et doit se prendre jusqu’à quatre fois par jour.
  • Crème de cortisone : Pour une piqure d’insecte plus superficielle, une crème de cortisone peut suffire à apaiser le tout.  Il faut l’appliquer en couche mince et être vigilant puisqu’elle rend la peau plus fragile au soleil en l’amincissant.
  • Crème solaire : Les dangers du soleil sont maintenant chose connueUn récent article sur le PharmaBlogue faisait d’ailleurs le point sur ce sujet. En voyage, surtout lorsqu’on se rapproche de l’équateur, il est primordial de bien se protéger du soleil. Pour de plus amples renseignements, le site web Canadiens en santé propose une page sur le choix de l’écran solaire.
  • Chasse-moustique : Parmi tous les ingrédients utilisés dans les chasses-moustiques, c’est le DEET qui a véritablement prouvé son efficacité. Pour un adulte, il est recommandé d’utiliser un chasse-moustique contenant 30 % de DEET. Pour un enfant (en haut de six mois), il faut y aller avec le plus faible dosage, soit 10 % ou moins. Maintenant, qu’en est-il des formules qui allient crème solaire et chasse-moustique? Selon Isabelle Leclerc, il demeure plus sécuritaire et plus efficace de combiner soi-même les deux produits en deux applications à intervalle d’environ 10 à 15 minutes.
  • Polysporin : Pour toutes sortes de blessures mineures, cette crème antibiotique est  à utiliser après avoir bien désinfecté la plaie.
  • Gouttes Polysporin pour les yeux et les oreilles : Pour le traitement des otites et des conjonctivites, le Polysporin en gouttes s’avère pratique. Il est cependant important de mentionner que ce médicament ne doit pas être utilisé de façon préventive, ce qui risquerait d’altérer son efficacité lors d’un véritable traitement. Les goutes Polysporindoivent être jetées 30 jours après l’ouverture de la bouteille.
  • Tampons désinfectants et pansements stériles Pour les petites blessures, il est important de trimbaler des pansements ainsi qu’une solution désinfectante. Attention, l’alcool à friction ainsi que le peroxyde, bien que souvent utilisés, ne sont plus vraiment recommandés puisqu’ils empêchent la cicatrisation. Selon Mme Leclerc, il faut orienter le client vers de la chlorhexidine (Baxedin), par exemple. Sinon, l’utilisation d’eau et d’un savon doux demeure une excellente option.
  • Probiotiques : Les probiotiques, à la mode depuis quelques années, sont un excellent produit à utiliser avant, durant et après le voyage. Les bactéries actives renforcent la flore intestinale et permettent de la préparer aux aléas digestifs inhérents au voyage.  La marque à privilégier : Bio-K, prouvée efficace grâce à une bonne souche de bactéries. Bio-K propose également des capsules pour voyageurs dans un format pratique.
  • Imodium Pour la galère souvent non évitable du voyageur moyen, Imodium s’avère souvent un bon « coup de pouce » pour ne pas être handicapé par la diarrhée. Vaut mieux l’avoir avec soi! Il est important cependant de ne pas dépasser les doses recommandées, sans quoi un problème de constipation pourrait s’en suivre.  Attention, l’Imodium ne peut pas être utilisé avant 12 ans. Pour les enfants, il vaut mieux laisser sortir le méchant et surveiller, mais, un coup mal pris, de l’extrait de fraise peut être utilisé.
  • Antibiotiques : Pour une diarrhée importante (3 à 4 par jour) accompagnée de fièvre et/ou de sang dans les selles, un antibiotique peut être nécessaire. Attention, certains antibiotiques rendent la peau plus sensible au soleil. Comme l’antibiotique peut être rude pour l’estomac, il peut être sage de conseiller l’utilisation de probiotiques durant et après le traitement. Les probiotiques (pris deux heures avant ou après l’antibiotique) aideront à rétablir le système digestif.
  • Solution de réhydratation : Des solutions de réhydratation en sachets (de la marqueGastrolyte, par exemple) peuvent être une bonne chose à amener dans sa trousse. Combinées à de l’eau bouillie ou embouteillée, ces solutions aideront à réhydrater celui qui s’est démené avec la tristement célèbre diarrhée du voyageur…
  • Antiacides Pour l’estomac irrité par un trop-plein de nourriture épicée ou de cocktails exotiques, un antiacide aide à éviter le reflux ou les brulements d’estomac. Son effet tampon peut être très appréciable en voyage.
  • Comprimés d’ibuprofène ou d’acétaminophène : Pour les maux de tête, la fièvre, les douleurs musculaires et plus encore, il est important d’avoir un antidouleur à portée de mains. Y en a-t-il un à privilégier? L’ibuprofène, contrairement à l’acétaminophène, combine un effet anti-inflammatoire à l’antidouleur. Attention, l’ibuprofène a cependant quelques contre-indications à surveiller.
  • Epipen Si votre client souffre d’allergies, il est important qu’il ait, d’abord, son bracelet avec lui en voyage. Ensuite, s’il a une prescription pour un auto-injecteur EpiPen, il est recommandé d’en apporter un (voire deux si les risques sont élevés) en conservant l’étiquette de la pharmacie.
  • Condoms Oui, recommander à vos clients d’apporter des condoms en voyage est une excellente idée. Les risques de transmission d’ITS (hépatites B et C, entre autres) sont parfois élevés sous le soleil en vacances…

Pour terminer, il faut s’assurer que les clients laisseront les médicaments dans les contenants d’origine. Une fois les vaccins administrés et la trousse complétée, votre client est fin prêt à partir! Ouf, bon voyage!

L’équipe du Pharmablogue espère que cette liste saura vous être utile. Y apporteriez-vous des modifications? Avez-vous des items à y ajouter? Nous aimerions savoir!

Texte rédigé par Andréa Giroux