Au courant de notre vie, nous avons tous connu ou connaîtrons probablement une période où, pour une raison ou une autre, la douleur est omniprésente dans notre quotidien. Par consensus, lorsque celle-ci se manifeste chez un individu pour une durée allant jusqu’à six mois et que le patient n’est toujours pas véritablement soulagé, il y a lieu de parler de douleur chronique.
Évidemment, la douleur chronique caractérise une multitude d’affections ou de maladies. Ainsi, il peut s’agir d’une douleur associée à une maladie chronique comme il peut s’agir d’une douleur aiguë mal soulagée. Il peut également s’agir d’une douleur dont la cause est mal définie, d’une douleur fantôme ou encore de douleurs entretenues par le système nerveux… Vous le constaterez, l’éventail est bien large. Souffrir de douleur chronique n’est donc pas chose rare dans notre société.
Qui souffre de douleur chronique?
Aujourd’hui, un nombre important d’individus souffrirait de douleur chronique. Au Québec, nous estimons que cette affection touche plus d’un million et demi de personnes… ce qui n’est pas peu dire! Sachant que la testostérone protège les hommes de la douleur, nous comprenons que les femmes en sont les principales concernées. Sans surprise, il semble que la prévalence de la douleur chronique augmente avec l’âge. Ainsi, une augmentation de 70 % des cas de douleur chronique est prévue d’ici 25 ans, notamment en raison du vieillissement de la population.
Docteur, pourquoi je souffre?
Évidemment, la douleur est une réponse à une maladie ou une affection pour laquelle nous n’avons pas trouvé de remède satisfaisant. Ainsi, il existe plusieurs hypothèses expliquant pourquoi une douleur persiste dans le temps. Selon certains spécialistes, il semble que dans plusieurs cas, nous n’arrivons pas à bien contrôler la douleur lorsqu’elle survient. Ainsi, avec le temps, cette douleur entraîne des changements chimiques dans les circuits nerveux du cerveau et de la moelle épinière. Étonnamment, il semble que le système nerveux reproduise d’une quelconque manière cette douleur et s’en imprègne, et ce, même si la blessure ou l’affection à l’origine ne se manifeste plus sous sa phase aigüe. D’autres hypothèses mettent de l’avant l’aspect psychologique pour expliquer la persistance de la douleur. Nous savons aujourd’hui que le physique et le psychologique sont intimement liés. Comme l’explique Catherine Guillemont, psychologue clinicienne et psychothérapeute, « Au-delà de la souffrance physique, déjà difficile à supporter, c’est notre énergie, notre rapport aux autres et notre regard sur nous-mêmes qui peuvent se dégrader. » Ainsi, il faut porter une attention toute particulière à notre état psychologique. En ayant conscience de son impact sur notre santé globale, nous pouvons dès lors désamorcer et apprivoiser cette douleur en ayant recours à la relaxation, mais aussi à différentes techniques de travail sur les émotions et les pensées. Enfin, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste de la santé mentale si nous en éprouvons le besoin.
Combattre la douleur chronique
Malheureusement, à ce jour il n’existe pas de pilule miracle pour contrer la douleur chronique. Toutefois, il faut garder espoir. Outre la médication, l’approche multidisciplinaire est privilégiée à la fois chez les spécialistes et chez les individus souffrant de cette affection. Ainsi, cette combinaison d’approches pourrait améliorer significativement la condition des patients. La médication, la psychothérapie, la physiothérapie, l’ergothérapie et parfois même les méthodes alternatives telles l’acupuncture, la massothérapie et l’ostéopathie sont des avenues à explorer chez les personnes souffrantes. Quoi qu’il en soit, il faut user de ces outils et trouver une combinaison qui convienne à l’individu concerné. Le docteur Mark Ware œuvrant à la Clinique de la douleur de l’Hôpital général de Montréal le formulera ainsi : « L’objectif est que la douleur cesse d’être au centre de la vie, que la personne reprenne contrôle ».
Dans le cadre de la Journée mondiale contre la douleur, nous rappelons aux individus qu’il existe de multiples ressources en ce qui concerne la douleur chronique. Entre autres,l’Association québécoise de la douleur chronique offre différents groupes d’entraide à travers le Québec en vue d’améliorer la condition et réduire l’isolement des personnes atteintes de douleur chronique ainsi que de leurs proches. Également, cette même association suggère de nombreuses cliniques de douleur à travers le Québec.
Par Noémie Desbois Mackenzie Bachelière en communication, et présentement à la maîtrise en communication de la santé
Sources :
- Association québécoise de la douleur chronique, [En ligne], 2014,http://www.douleurchronique.org/ (Page consultée le 8 octobre 2014).
- « Douleur chronique », PasseportSanté.net, [En ligne], 2014,http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=douleur_do (Page consultée le 8 octobre 2014).
- « Mieux vivre avec une douleur chronique », Psychologies.com, [En ligne], 2013,http://www.psychologies.com/Bien-etre/Sante/Maladies/Interviews/Mieux-vivre-avec-une-douleur-chronique/Peut-on-eviter-ou-remedier-a-cette-anxiete (Page consultée le 8 octobre 2014).