Quelques mots sur le diabète
Le diabète, nous le savons, touche beaucoup de gens, soit environ 4.6 % de la population québécoise (statistique de 2011). Cette pathologie ayant tant de répercussions sur la santé de la population, il importe de lever le voile sur ses différentes caractéristiques, dont la place que prend l’activité physique dans la vie des personnes atteintes.
Tout d’abord, revenons à la base. Il est important de savoir que le diabète est une maladie dans laquelle on observe un trouble de l’utilisation du glucose (sucre) dans l’organisme dû à un dysfonctionnement du pancréas qui ne libère pas assez d’insuline (une hormone qui favorise l’entrée des glucides dans la cellule, augmente le catabolisme glucidique et réduit le glucose sanguin), ce qui empêche le glucose d’être absorbé par l’organisme. Le stockage du glucose se manifeste, entre autres, par une conversion des sucres en lipides causant inévitablement une augmentation de graisse corporelle.
Il est bien connu que l’activité physique est l’une des meilleures solutions lorsqu’il s’agit de faire attention à son poids. Mais, en tant que kinésiologues, que pouvons-nous apporter à nos clients diabétiques?
Pourquoi est-il important pour un client diabétique de faire de l’exercice?
En plus de l’aider à contrôler son poids, la pratique d’activité physique permet au diabétique de contrôler sa glycémie, en améliorant sa tolérance au glucose et sa sensibilité à l’insuline (diminution de la résistance à l’insuline). En effet, l’activité physique pratiquée de façon régulière et modérée permet une sécrétion adéquate d’insuline (contrôle de la glycémie), en plus de prévenir les maladies cardiovasculaires et d’améliorer le profil psychologique.
La prise en charge d’un client diabétique est-elle différente pour un kinésiologue?
Un client diabétique qui se fait prendre en charge par un kinésiologue doit idéalement avoir en sa possession la prescription d’un médecin. La prise en charge d’un client diabétique ne diffère de la prise en charge d’un client « régulier » que par l’approche du contrôle de la glycémie avant, pendant et après l’exercice. L’intensité et la durée des exercices prescrits devront ainsi être surveillées de proche.
Quels professionnels de la santé peuvent venir en aide à un client diabétique?
Idéalement, il est préférable de collaborer avec tous les professionnels de la santé qui encadrent ledit client. Il est primordial d’avoir en main le bilan de santé complet du médecin pour aider à la prise en charge du client diabétique. Il est important pour les kinésiologuesde connaître le type et le niveau du diabète avant de prescrire une activité physique. Il est aussi intéressant d’avoir en main la liste des médicaments prescrits et d’en connaître les symptômes possibles grâce à l’aide d’un pharmacien. Le nutritionniste est aussi un professionnel important dans la prise en charge du client. Ce dernier peut aider le client à déterminer quelles sont les bonnes collations à prendre avant, pendant et après une activité physique. Il peut aussi aider à la gestion du poids corporel souvent problématique chez les clients diabétiques. Finalement, dans certains cas, il est intéressant d’avoir l’aide d’unpsychologue pour la prise en charge complète du client. Son intervention peut favoriser la gestion des émotions du client par rapport à sa maladie et l’aider à garder sa motivation.
Un client diabétique abandonne-t-il plus facilement un programme?
L’abandon d’un programme par un diabétique est sensiblement dû aux mêmes raisons qu’une personne n’étant pas atteinte par cette maladie. La création d’objectifs superflus, le manque de temps, le manque d’intérêt et, dans le cas d’un client diabétique, la lourdeur de la maladie sont les principales raisons poussant une personne à se décourager et à abandonner son programme.
Que le client soit diabétique ou non, il existe des trucs pour rester motivé et atteindre ses objectifs :
- Se créer des objectifs appropriés et réalisables, comme réussir à pratiquer une activité physique régulière et modérée ou encore arriver à diminuer ses doses d’insuline par jour.
- Planifier et respecter son horaire d’entraînement.
- Cibler ses intérêts, par exemple en s’entraînant en groupe au lieu de rester seul, si cela nous motive davantage.
- Se procurer de l’aide, dans le cas d’une personne diabétique, en discutant de sa maladie avec d’autres diabétiques ou en consultant un psychologue.
Les personnes diabétiques peuvent se sentir seules face à leur maladie, et de se savoir appuyées et conseillées par des spécialistes leur permet de mieux affronter leur réalité.
Et vous, en tant que professionnel de la santé, vous sentez-vous assez outillé sur ce sujet afin d’offrir à vos patients diabétiques toute l’information nécessaire à leur état?
Références :
– DIABÈTE QUÉBEC. « Diabète Québec », [En ligne], 2013, http://www.diabete.qc.ca/ (Page consultée le 31 mars).
– MCARDLE, William, Franck KATCH, Victor KATCH et Marcel NADEAU. Physiologie de l’activité physique énergie, nutrition et performance,4e édition, Paris, Éditions Maloine, 2001, 711 p.
– STATISTIQUES CANADA. Tendance de la santé, Québec, « Taux normalisés selon l’âge, les deux sexes, Québec », [En ligne], 28 janvier 2013, http://www12.statcan.gc.ca/health-sante/82-213/Op1.cfm?Lang=fra&TABID=0&PROFILE_ID=0&PRCODE=24&IND=ASR&SX=TOTAL&change=no (Page consultée le 10 avril 2013).